Ce projet du STDF visait à renforcer le secteur fruitier en Afrique du Sud et au Mozambique en établissant et en maintenant des zones exemptes et des zones à faible prévalence de mouches des fruits. En réduisant l'incidence de ces parasites, le projet avait pour objectif de protéger la production, de préserver l'accès aux marchés et d'accroître les possibilités commerciales. Il était prévu que l'initiative bénéficie aux agriculteurs, aux exportateurs et à d'autres acteurs de la chaîne de valeur en élargissant l'accès aux marchés régionaux et internationaux, en créant des emplois et en augmentant les revenus.
Les mouches des fruits* figurent parmi les organismes nuisibles les plus destructeurs en horticulture, touchant une grande variété de fruits frais et produits à base de fruits. Avec l'intensification du commerce et de la circulation mondiale des personnes, ces parasites peuvent facilement traverser les frontières et menacer les cultures locales. De nombreux pays importateurs exigent que les produits à base de fruits soient exempts de parasites, conformément aux mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) régionales et internationales.
Le secteur du fruit frais de l'Afrique australe, qui est en pleine croissance, dépend du respect de ces prescriptions SPS pour être compétitif sur les marchés mondiaux. Au Mozambique et en Afrique du Sud, le STDF a travaillé avec des parties prenantes pour élaborer un cadre durable pour le maintien de zones exemptes et de zones à faible prévalence de parasites, qui est aligné sur les normes internationales établies par la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV).
Conjuguée à des systèmes efficaces de gestion des mouches des fruits, cette stratégie devrait protéger le secteur fruitier et permettre sa croissance, améliorer l'accès aux marchés dans la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union européenne, et créer plus d'emplois et améliorer les revenus tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
Le projet a aussi pour but de tirer des enseignements et de produire des études de cas ayant une valeur régionale pour des pays voisins tels que la Zambie, le Malawi et Eswatini, où l'horticulture est un secteur clé de l'économie.
Pour en savoir plus:
- Projet "Exempt de mouches des fruits" – Site Web de l'ARC (en anglais seulement)
- Bulletin d'information de l'AIEA – Applications pour identifier les mouches des fruits (en anglais seulement)
*Les parasites visés par ce projet était la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis), la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) et la mouche du melon (Zeugodacus cucurbitae).
Grâce à des partenariats public-privé étroits, le projet a permis de poser les fondements techniques et institutionnels nécessaires pour établir et maintenir des zones exemptes et des zones à faible prévalence d'organismes nuisibles pour les espèces de mouches de fruits prioritaires en Afrique du Sud et au Mozambique, conformément aux normes de la CIPV. Parmi les résultats clés figure ce qui suit:
1. Établissement de zones exemptes d'organismes nuisibles en Afrique du Sud et au Mozambique
Toute l'Afrique du Sud a été reconnue comme étant une zone exempte de mouche du melon, contre une zone reconnue dans le sud du Mozambique, et le Cap occidental et certaines régions du Cap oriental, du Cap du Nord et de l'État-Libre ont été identifiés comme zones exemptes de mouche orientale des fruits. Des systèmes de surveillance et de suivi ont été mis en place pour confirmer le statut de zone exempte de parasites des régions cibles, avec des piégeages et des inspections régulièrement réalisés pour vérifier l'absence du parasite.
2. Données fondées sur la science pour les faibles niveaux de prévalence de mouches des fruits spécifiés
Au Mozambique, 32 zones à faible prévalence ont été établies pour la mouche du melon et 4 pour la mouche orientale des fruits. En Afrique du Sud, deux zones à faible prévalence, où l'on a appliqué une gestion intégrée des parasites (IPM) sur l'ensemble d'une zone, ont été identifiées pour la mouche méditerranéenne des fruits, sept pour la mouche orientale des fruits. Les faibles niveaux de parasites de ces zones ont été scientifiquement vérifiés, ce qui a appuyé les approches systémiques mises en œuvre pour faciliter les échanges lorsque l'absence totale de parasite n'est pas possible.
3. Base de données opérationnelle pour déterminer le statut de la mouche des fruits
Une base de données dédiée a été créée pour répertorier l'emplacement de tous les pièges, consigner les données d'identification des organismes nuisibles et donner des chiffres en temps réel. Cette plate-forme permet aux Organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) de suivre le statut des mouches des fruits, d'établir des rapports sur les organismes nuisibles et de transmettre des renseignements à leurs partenaires commerciaux. Ce système consolide la coordination transfrontières entre le Mozambique et l'Afrique du Sud.
4. Protocole d'identification et services de diagnostique
Des protocoles d'identification et des outils de reconnaissance rapide et précise des mouches des fruits cibles et des espèces connexes ont été mis au point et validés. En outre, des modules de formation en ligne sont librement accessibles, qui s'ajoutent à des cours d'identification des mouches des fruits en présentiel, ce qui renforce les capacités de surveillance et de gestion des parasites à long terme.
5. Modèle financier pour le maintien des zones exemptes et des zones à faible prévalence de parasites
Un modèle financier a été élaboré pour démontrer les avantages qu'il y a à établir et maintenir des zones exemptes et des zones à faible prévalence de parasites, aidant ainsi les gouvernements et le secteur à prendre des décisions d'investissement éclairées qui protègent et développent les marchés d'exportation.
Pour mettre à profit les résultats du projet et garantir des effets sur le long terme, les recommandations ci-après sont proposées:
- Adopter une approche plus intégrée dans les futurs projets en élargissant la portée géographique et en faisant participer une plus grande variété d'acteurs du secteur fruitier, y compris les petits agriculteurs et les foyers. Le suivi d'organismes nuisibles autres que les mouches des fruits pourrait être envisagé dans le cadre de futures initiatives, car cela contribuerait à pérenniser les résultats et à préserver l'accès aux marchés. Une collaboration multidonateurs, cordonnée au moyen de la SADC, pourrait aider en ce sens.
- S'assurer de l'existence d'un plan de durabilité robuste pour soutenir le maintien des activités de suivi et de contrôle une fois le projet mené à son terme. Il faut pour cela travailler avec des bénéficiaires clés, par exemple le gouvernement mozambicain, pour examiner des possibilités de financement continu et d'achat d'équipement à l'issue de la période de prorogation du STDF.
- Renforcer l'engagement politique pris de présenter dans les délais les notifications officielles de zones exemptes et de zones à faible prévalence d'organismes nuisibles. Une solution pourrait consister à fixer des délais internes clairs pour la présentation des notifications lorsque les données scientifiques nécessaires sont disponibles.
- Encourager l'utilisation ininterrompue des outils issus du projet en faisant mieux connaître la base de données de suivi en ligne et le protocole d'identification aux acteurs pertinents.
- Favoriser le partage de connaissances et l'adoption des meilleures pratiques en élaborant des orientations concrètes concernant l'établissement et le maintien de zones exemptes et de zones à faible prévalence d'organismes nuisibles sur la base de l'expérience tirée du projet. Ces orientations pourraient venir enrichir l'ensemble plus large d'orientations internationales et soutenir des efforts similaires déployés dans d'autres régions.
- Élargir le programme relatif à la technique de l'insecte stérile appuyé par l'AIEA, en intégrant des systèmes d'appât et de suivi plus larges, y compris un modèle prévisionnel fondé sur le climat. Pour ce faire, il faut un appui solide de la part du gouvernement, en particulier pour mobiliser les laboratoires et l'infrastructure technique à l'échelle nationale.