Les femmes occupent une place centrale dans l'agriculture et la production alimentaire, mais sont souvent confrontées à des obstacles pour accéder aux ressources, à la formation et aux opportunités. Pour combler ces lacunes, les projets du STDF favorisent une approche intégrant l'égalité des genres dans le développement des capacités SPS, de manière à ce que les femmes puissent participer activement à l'amélioration du potentiel d'exportation et au renforcement des marchés agricoles locaux, au même titre que d'autres acteurs clés de la chaîne d'approvisionnement.

L'intégration de l'égalité des genres dans les politiques et les programmes SPS permet aux femmes de jouer un rôle clé pour le respect des normes internationales. Cela renforce la participation des principales parties prenantes aux systèmes SPS, renforce la conformité et élargit les possibilités commerciales.

L'intégration de la dimension de genre: le projet de renforcement des capacités phytosanitaires au Sénégal

Au Sénégal, les femmes jouent un rôle déterminant pour le secteur agricole, puisqu'elles représentent 70% de la main d'œuvre  et produisent 80% des denrées alimentaires.  Pourtant, la majorité d'entre elles sont empêchées de participer pleinement à la croissance du secteur agricole et d'en tirer parti. Il est essentiel de remédier à cette disparité pour libérer le potentiel agricole du Sénégal et renforcer sa position dans le commerce mondial.

Un bon exemple de l'intégration de l'égalité hommes femmes pour renforcer les systèmes SPS est le projet de renforcement des capacités phytosanitaires du STDF au Sénégal. Dirigé par le COLEAD en partenariat avec la Direction de la protection des végétaux (DPV), cette initiative vise à renforcer le système phytosanitaire du Sénégal conformément aux normes internationales SPS. En mettant en œuvre la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), le projet fait en sorte que les exportations sénégalaises respectent les prescriptions phytosanitaires internationales, réduisant au minimum le risque d'interceptions d'organismes nuisibles et améliorant donc la réputation du pays sur le marché mondial.

Afin de promouvoir des résultats plus inclusifs et durables, le projet fait de l'égalité hommes femmes une priorité transversale pour les cadres juridiques, le renforcement des capacités et la coordination des parties prenantes.

Intégration de l'égalité hommes femmes

• Cadres juridiques: L'égalité des genres est explicitement incluse dans la révision de la législation phytosanitaire pour faire en sorte que les politiques répondent aux besoins et aux difficultés spécifiques des femmes dans le secteur agricole.
• Renforcement des capacités: Les capacités opérationnelles de la DPV et de son unité chargée de l'égalité hommes femmes sont renforcées pour assurer la planification, la budgétisation et le suivi évaluation des programmes eu égard au genre. Parallèlement, une partie des activités de développement des compétences et des programmes de formation sont conçus pour être accessibles aux femmes, et des indicateurs spécifiques ont été introduits pour suivre les résultats du projet concernant l'autonomisation des femmes et des hommes.
• Coordination et sensibilisation des parties prenantes: La sensibilisation aux questions de genre est systématiquement incorporée dans les réunions avec les parties prenantes afin de favoriser une compréhension collective et la promotion de l'égalité. En outre, les femmes sont représentées par des groupes et des associations d'entrepreneuses lors de diverses consultations dans le cadre du projet afin qu'elles puissent être entendues.
   

"L'autonomisation des femmes en termes de législation, d'utilisation et de bonnes pratiques phytosanitaires est essentielle. Les femmes sont souvent les premières touchées par l'utilisation de produits chimiques dans l'agriculture, or beaucoup n'ont pas le niveau de compétences nécessaire pour comprendre les réglementations, lire les étiquettes ou appliquer correctement les traitements. En intégrant les considérations de genre dans la législation phytosanitaire, on veille à ce que les politiques répondent à ces lacunes, pour rendre les pratiques agricoles plus sûres et plus inclusives pour les femmes."

Point focal égalité des genres, DPV

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En intégrant une approche tenant compte de l'égalité hommes femmes, ce projet vise à faire du Sénégal un modèle régional pour des pratiques agricoles inclusives qui permettent d'améliorer la sécurité sanitaire des produits alimentaires, la préservation des végétaux et les résultats commerciaux. Il joue un rôle clé en faveur du Plan d'action pour l'égalité des genres du STDF, en favorisant une approche plus inclusive du renforcement des capacités SPS, pour de meilleurs résultats et un plus fort impact. Cette stratégie ouvre la voie à un secteur agricole plus résilient, équitable et compétitif, qui profite à toutes les parties prenantes et favorise un commerce sûr et inclusif.

¹ Senegal_Increasing-Womens-Financial-Inclusion-and-Closing-the-Womens-SME-Credit-Gap-Through-Enabling-Financial-Policy-Regulation_2023.pdf
² https://www.ifad.org/fr/w/pays/senegal